jeudi 25 août 2016

Erections romaines 1, de Julien Ligny



Résumé

Un texte coup de poing, du sexe débridé : Érections romaines, une série gay à découvrir chez Sexie !

Un Post-it de rupture. Quatre ans de couple dans la figure. Germain perd pied, pète un câble et prend le premier train pour Rome. Avec une seule idée en tête : niquer le plus de mecs possible, les enfiler à la chaîne et ne plus penser à rien d’autre qu’à sa bite. Oublier tout le reste. Traîner dans Rome jour et nuit, le sexe épais au fond du fut, enchaîner les plans entre potes, les soumis à tirer, les orgies à l’improviste… Surtout faire durer l’abattage au maximum et ne plus jamais désirer un mec plus de quelques heures. Mais est-ce vraiment possible ? Peut-on remiser pour toujours ses amours au placard ?


Mon avis


Le premier épisode d’« Érections romaines », au titre provocateur, à la couverture simple et belle, fait parti de la collection Sexie by la Musardine. Il s’agit d’une série gay, qui fait l’objet de plusieurs épisodes. 
Dés la présentation, le lecteur est prévenu, il s’agit d’une série érotique aux scènes trash et débridées, pas de la romance MM. Les sentiments ne sont pas au centre de la série. 

Sous le coup d’une rupture, le personnage annonce également la couleur dès le début : il compte combler le vide, dompter la colère par le sexe, seule solution pour oublier sa douleur. Déterminé et désespéré, il en veut beaucoup, avec de nombreux partenaires, sans émotion parasite, à la chaîne…

La narration à la première personne, immersive, plonge immédiatement dans l’histoire et ne laisse pas de temps mort car, si la nouvelle est courte, elle s’avère intense. Seul son point de vue importe, il ne se soucie de l’autre que par jeu, reste au centre de l’histoire, donc le choix de cette narration semble on ne peut plus judicieux. 
Il y a d’ailleurs peu de dialogues, le personnage se contentant de sa version des faits, un monologue dense, révélant ses envies, son ressenti.
L’écriture fluide, naturelle, efficace s’adapte parfaitement au récit.

Dans le train en partance pour Rome, il rencontre son premier partenaire : un employé de train, un « blondinet », qui correspond à ses attentes. Le jeune homme étant facile, malléable et soumis, il profite de différentes situations pour se servir de lui, jouer avec lui et plus, bien entendu. Passant de froid à provocateur, charmant à limite violent, il s’amuse avec sa première « proie », varie les situations, certaines plus intimes dans la cabine du train, d’autres plus exhibitionnistes, contre la vitre du train ou dans le wagon restaurant où l’employé travaille. Le personnage principal aime profiter des opportunités, fantasmer, humilier… Rien ne l’arrête et le « blondinet » aime se prêter au jeu.

Il m’a semblé sentir dans ce besoin de dominer de la part du personnage, dans son besoin de maîtriser et sa violence sous-jacente, les conséquences de sa colère et de sa douleur. Même s’il joue les indifférents, le maître du jeu, il ne contrôle pas ce côté désespéré dans les scènes de sexe et cela se traduit par une brutalité gratuite. Peut être qu’il y transpose son envie de revanche sur « l’autre ».
Le choix du partenaire aussi ne semble pas laissé au hasard, même si le personnage principal ne veut pas le reconnaître, l’appelle vulgairement, et fait tout pour le dépersonnaliser (intentions et vocabulaire employés). Par la même occasion, il se déshumanise (manière d’échapper à lui-même ?). Pourtant, il ne lâche pas prise sur son « blondinet », même si une autre occasion s’est présentée.

Les scènes de sexe sont largement explicites, bien décrites, avec un langage cru, volontairement toujours à la limite du vulgaire, reflétant la brutalité des intentions et parfois des gestes. Le ton est pourtant juste. On oublie tout préliminaire, tout est direct, le personnage aime maîtriser et se faire craindre.
Les scènes sont variées selon les situations. Si certaines se teintent d’un côté trash, d’autres (moins nombreuses cependant) sont plus sensuelles. Pas de tendresse pour autant, ou tout au moins le personnage ne voudrait pas le reconnaître et la narration est à la première personne.
Les scènes exhibitionnistes paraissent plus invraisemblables, mais se fondent dans le récit sans problème, et l’auteur arrive à leur donner la crédibilité voulue.

En conclusion, il s’agit d’un épisode dense et intense, dont les scènes possèdent un côté trash indéniable. Mais, derrière un personnage sûr de lui, maître des situations et à la recherche de « chair fraîche », on remarque une fêlure due à la séparation. J’avoue être impatiente de lire la suite, pour voir comment les choses vont évoluer. 
Merci au forum « Au cœur de l’Imaginarium » et à Sexie by La Musardine pour la découverte de cette série très chaude.

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