mercredi 11 mai 2016

Le Brasier, de Virginie Buisson-Delandre




Résumé

Vampire, mort-vivant, esprit maléfique ou autre aberration défiant la nature, le monstre reste une figure centrale de la littérature fantastique teintée parfois d’épouvante.
Mais le monstre n’est pas toujours celui auquel le lecteur s’attend...
C’est ce que ces nouvelles tendent à nous faire découvrir, chacune à sa manière, reprenant les sentiers battus du genre fantastique pour mieux nous emmener sur les chemins de traverse hantés par une folie latente, tapie dans l’ombre, qui n’attend que le moment propice afin de mieux se jouer des personnages trompés par des certitudes volant en éclat.

Mon avis

Virginie Buisson Delandre, déjà auteure d’autres nouvelles (publiées individuellement) inspirées par ses lectures fantastiques classiques, a également puisé dans ces influences pour écrire le recueil de nouvelles Le Brasier.

Le recueil reprend, pour chaque nouvelle, une formule assez classique et linéaire pour la construction du récit, mais de manière tout à fait efficace. La mise en place du fantastique se fait de manière progressive avec une entrée du surnaturel dans la réalité, et des informations dévoilées au lecteur de manière pertinente et judicieuse. Les personnages du recueil voient leur vie peu à peu bouleversée par des événements, amenant des perturbations surnaturelles, qui les capturent comme des proies dans une toile d’araignée, tissée à la fois sur le fond et sur la forme, par les fils du récit et par leur tourmenteur.

L’atmosphère est, dans ce sens, toujours mise en place avec grand soin, par la richesse des descriptions, des lieux et des émotions des personnages. On assiste, ici encore, à une progression dans la mise en place même du recueil. Chaque nouvelle plonge le lecteur toujours plus loin dans l’angoisse, et le mène même jusqu’au cauchemar. On frissonne avec des ambiances morbides, sombres, terrifiantes. On tombe ensuite dans le carnage avec plus de sang et de viscères vers la fin du recueil. Seule la dernière nouvelle pourrait sonner comme une fausse note dans cette répartition, misant plus sur une ironie sournoise. Le lecteur peut facilement s’immerger. Si la tension monte au fil de la lecture, l’attente se révèle d’autant plus grande au début de chaque nouvelle.
Les influences d’auteurs fantastiques classiques restent toujours présentes et certains sont même cités à titre de références dans la première nouvelle.

Le style de l’auteure contribue à l’immersion du lecteur par une plume fluide et un vocabulaire approprié. La lecture en est donc d’autant plus agréable.

Dans chaque nouvelle, on retrouve un thème commun : la frontière mince entre réalité et dimension fantastique (ou même démoniaque). Elle devient tellement floue qu’elle amène la perte de repères entre rêve et réalité, des doutes à la folie. Les victimes s’avèrent plus ou moins consentantes du sort qui les attend : poussées par l’ignorance, la malchance ou la folie ! Les narrateurs sont parfois témoins, parfois victimes de cette folie, ou de la cruauté et du sadisme de leur bourreau, car leurs ennemis surnaturels aiment jouer avec leurs proies, les torturer, les tuer à petit feu et ne s’en privent pas.

Les fins, même si elles varient, donnent aux lecteurs matière à réfléchir et à frissonner : le piège se referme inexorablement sur leur proie, comme sur le lecteur.

En conclusion : même si le recueil ne donne pas dans l’originalité, il prend ses sources dans la littérature fantastique. Son efficacité, la fluidité de son style le rendent agréable à la lecture. Chaque nouvelle diffère de la précédente, tout en possédant des thèmes communs. En effet, elles embarquent le lecteur dans des récits sombres et morbides. Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et les éditions l’Ivre-book pour cette agréable et effrayante lecture.

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