mercredi 18 novembre 2015

LE CABINET DES OMBRES #2 : L’OMBRE NOBODY, de Clara Vanely


Résumé

Une nouvelle menace plane sur le Paris des Rêveurs : salons, ruelles et troquets bruissent de la rumeur d’une ombre qui fend le ciel, aussi mystérieuse que dangereuse, et qui attaquerait les badauds sous le couvert de la nuit. Ernest Bonenfant est chargé par le Procurateur Bartholdi d’enquêter : il pourrait bien encore s’agir d’une manigance de l’infâme Cortese... à moins que d’autres forces obscures conspirent au malheur de la ville. Lâché par son amant, le Rêveur pourrait bien n’avoir d’autre choix que de solliciter l’aide de Camille Claudel...

Dans un Paris au crépuscule du XIXe siècle, noyé dans les brumes de l’absinthe et des machines à vapeur, Clara Vanely nous propulse dans un univers écarlate et raffiné, au gré d’un tourbillon de mensonges, de poursuites et de meurtres. Dans une langue riche et florissante, piquetée d’argot historique, l’auteur donne vie à un monde résolument original, mélange de glam, d’aventure et de steampunk, aux doux accents de Baudelaire, Wilde et Huysmans.

Mon avis

Ce deuxième tome du cabinet des ombres nous permet de retrouver les personnages, que nous avons appris à connaître dans le premier tome, dans leurs aventures. Pourtant, s’il s’annonce en continuité avec ce premier tome, bien d’autres ennuis les attendent au tournant et d’autres personnages entrent dans l’intrigue (d’autres illustres noms s’ajoutent aux premiers, tel Gustave Eiffel par exemple.)

Les retrouvailles se font donc entre le lecteur et le Rêveur Ernest Bonenfant, son amant Lisandru, Camille Claudel et Bartholdi.
Ernest apparaît toujours aussi égoïste et froid. Ses relations avec Lisandru loin d’être au beau fixe, se détériorent jusqu’à la rupture, principalement à cause des aspects désagréables de sa personnalité. J’avoue avoir eu beaucoup de mal à apprécier ce personnage. Mes espoirs de le voir évoluer et réagir face à la situation désespérée dans laquelle se retrouve son amant se sont vite envolés. Pas de prise de conscience, ni de remise en question ! On doute même de son attachement pour Lisandru. Le côté pragmatique des rêveurs, qu’il revendique pour justifier son comportement (et mis en avant par l’auteur) semble ne pas tenir la route, puisque tous les rêveurs n’en sont pas tous aussi fortement pourvus.
Heureusement, l’auteur nous épargne un récit de son unique point de vue. On lui préfère la compagnie de Lisandru, italien romantique au tempérament à la fois passionné et doux et celle de Camille Claudel, femme de caractère, dont on partage les inquiétudes sur son sort et sur celui de son enfant. Leur amitié joue également un rôle important dans le récit.

Le début du tome apporte des détails sur les rêveurs et l’Ichor, qui permettent à de nouveaux lecteurs d’entrer dans ce tome 2 sans grande difficulté. Ce n’est pas pour autant répétitif et ne gêne pas à la lecture.
Par contre, une série de flash-back en début de récit freine le rythme, alourdit la lecture pour les lecteurs ayant déjà lu le premier tome. L’évocation des faits se déroulant entre les tomes coulent de source et n’enrichissent pas le récit. J’aurais préféré un peu plus d’action. 
L’ensemble du tome manque un peu d’unité et de cohérence (on s‘éloigne de l‘intrigue de départ, sans comprendre l‘influence de ces nouvelles aventures sur l‘intrigue principale), mais le style incisif et efficace entraîne tout de même, et rend la lecture agréable.

L’esprit steampunk reste très présent dans ce tome. On retrouve un Paris du XIXe avec une exposition universelle sur le point de se dérouler, des machines extraordinaires et élaborées, crédibles, même si on ne rentre pas dans des détails techniques pointus (et c’est tant mieux !). La touche subtile et omniprésente ne peut que plaire aux amateurs de Steampunk !
La localisation dans la ville de Paris, où l’auteur nous entraîne comme dans une promenade, au détour des aventures de ses héros, ajoute un grand plus au récit. Les scènes s’y déroulant sont d’une grande précision et nous permettent de bien visualiser les lieux, l’atmosphère…

En conclusion, ce tome se présente plus comme un tome de transition qui s’attarde plus sur les personnages que sur l’intrigue principale. Cela ne les empêche pas de vivre des aventures rocambolesques avec des personnages illustres et dans un Paris agréablement teinté de l’esprit Steampunk. Ce fut une bonne lecture, malgré les quelques petits défauts de ce tome et je lirai la suite avec plaisir. Surtout que la fin nous laisse sur un Cliffhanger insoutenable ! Je conseille donc vivement cette série au amateurs de Steampunk !
Merci au forum Au cœur de l’imaginarium et aux éditions Walrus pour ce bon moment de lecture.

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