vendredi 24 juillet 2015

Le Jardin des Délices, d'Eric Avezance


Résumé
La fragile alliance qui unit les mondes du Centre est en grand péril. Dans toutes les dimensions du Multivers, des créatures monstrueuses et impitoyables apparaissent, déchaînant partout où elles passent leur redoutable bestialité.
Dans les lointaines contrées du Nadir, d’étranges nécromanciens vouant un sombre culte à une terrifiante entité mécanique, défient l’ordre établi par les chevaliers du Zénith et le conseil des êtres célestes d’Eden.
Au croisement de plusieurs genres tels la science-fiction, l’horreur et la fantasy, l’auteur a créé un univers d’une richesse fabuleuse et d’un intérêt sans faille, rien que pour les yeux des lecteurs.



Mon avis
Le jardin des délices, premier roman d'Eric Avezance est difficile à classer. Entre SF et Fantasy, il fait parti de ces livres qui flirtent avec plusieurs genres, et c'est tant mieux, car cela le rend d'autant plus savoureux à lire. On retrouve des sujets chers à l'auteur tel que la mythologie, le japon féodal et la culture des samouraïs, mais aussi des pirates de l'espace et d'étranges mages maléfiques. Un cocktail assez détonnant et qui ne peut pas laisser indifférent.
Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, et à accrocher au style de l'auteur très soutenu. Puis je me suis adaptée et la plume s'est fluidifiée, pour devenir très agréable à la lecture : riche et juste. 

Les nombreux personnages, qui parsèment le récit dès le départ, n'aident pas à se plonger dedans, mais une fois qu'on a fait connaissance avec chacun d'entre-eux, on se surprend à dévorer les pages avec avidité. L'auteur sait nous les rendre attachants, en leur attribuant une personnalisation travaillée et variée. Il n'y a pas vraiment de héros principal dans cette histoire, tous ont leur rôle à jouer et l'auteur ne les épargne pas. En effet, il n'hésite pas à sacrifier ses personnages pour les besoins de l'intrigue : beaucoup disparaissent au fil des pages. Ils sont vite remplacés par d'autres, et on reste toujours dans la multitude. On tremble pour les uns et les autres, on espère retrouver nos personnages préférés dans les chapitres suivants. Dans l'ensemble, je n'ai pas été déçue. 
Le plus de ce roman, c'est une agréable mixité avec des femmes aussi fortes que les hommes et occupant d'égales fonctions. Seul petit bémol, quand un personnage disparaît, un autre apparaît et correspond au même archétype : cela peut paraître un peu artificiel, mais j'avoue que ça ne m'a pas gênée à la lecture.

Ces nombreux personnages sous-entendent une multitude de sous-intrigues, chaque personnage étant impliqué dans sa propre histoire, dans ses propres objectifs et intérêts. Ces nombreuses sous-intrigues finissent par converger vers un seul but : la lutte contre les Nadirites. Ceux-ci possèdent un artefact puissant grâce auquel ils ont conquis le Multivers. Leur magie liée à la souffrance m'a bluffé par son originalité et son efficacité. L'auteur prend le temps de la développer et exploite judicieusement les possibilités de ses personnages et de ses mondes.
La seule résistance aux Nadirites se trouve dans le jardin des délices, qui va devenir le lieu de résistance et de convoitise. 

Le Multivers proposé par Eric Avezance est décrit avec soin. On y trouve des mondes tellement différents, l'auteur s'y étant fait plaisir en créant des univers proches de ses intérêts, qu'on a du mal à comprendre ce qui peut les unifier. La mythologie de ses mondes n'en est pas moins passionnante et s'envole sous la plume de l'auteur, qui nous entraîne dans un voyage et dans des aventures captivantes. Le jardin des délices s'avère également soigneusement décrit. L'auteur détaille tant la faune et la flore, qu'on visualise sans mal les différents animaux, insectes, plantes. Une vraie merveille ! On se sent un peu comme dans le film « Avatar », mais le jardin des délices garde son originalité propre et nous fait rêver malgré sa dangerosité. 

Le récit n'est pourtant pas seulement axé sur les paysages et l'auteur s'adapte pour nous livrer des moments contemplatifs, tout comme de nombreuses batailles et combats. L'action ne manque pas et les personnages font preuve d'un grand courage. L'attaque d'un vaisseau par un leviathan en est un bon exemple. Un passage assez extraordinaire à lire !
Eric Avezance assume pleinement ses influences, se fait plaisir et fait plaisir au lecteur. J'ai lu de très bons passages proches de la SF, d'autres de fantasy, de fantastique, d'horreur. Même la romance se coule dans le récit avec naturel, sans l'alourdir et sans jamais tomber dans le niais, malgré la rapidité des relations mises en place. J'ai perçu également des influences mangas avec des chevaliers du Zenith au corps constitué d'une armure de métal, des exosquelettes...En bref, un mix des genres que j'ai adoré au final.

En conclusion, même s'il faut s'accrocher pour entrer dans l'histoire, je me suis retrouvée totalement captivée. Une excellente lecture et un gros coup de cœur. 

(PS : Si j'ai bien compris, il s'agit d'un premier tome, il y aura donc un deuxième tome ? * attend la réponse pleine d'espoir*)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire