lundi 7 juillet 2014

La Fée de la Mousse de Philippe H. Besancenet



Résumé

Bienvenue au Royaume de Gwann ! Avec son monstre ravisseur de princesse, ses momies tueuses, sa fée sans baguette, son festival folk et des bains de boue à volonté, vous vous sentirez vite à l’aise.
Ici, rien n’est comme il paraît être. On y trouve la gloire comme la mort, les ennuis comme l’amour.

Mon avis

Un jeune prince se lance à la poursuite de sa fiancée, afin de la sauver des griffes du monstre qui l’a enlevée, et l‘épouser. Il demande l’aide de la fée de la mousse, mais évidemment rien ne se passe comme il l’avait prévu.

Dans le conte « La fée de la mousse », l’auteur propose un style soutenu, qui plonge immédiatement le lecteur dans une atmosphère de conte de fée. S’il répond aux codes du conte traditionnel, c’est pour mieux le contourner et emmener le lecteur dans son propre univers.
Les scènes sont détaillées avec précision et le récit conté avec une touche d'humour et de merveilleux très agréable. L’auteur accompagne également ses descriptions d’une douce féerie: une nature personnifiée , un château vorace (le fumeur rouge), des créatures féeriques et merveilleuses, entourées d’animaux qui vivent en harmonie dans le marais.

Les personnages répondent aussi aux rôles typiques des contes de fée, et l’auteur a su s’approprier ces codes pour les caractériser, sans tomber dans le piège du cliché.
On s’attache facilement à Odla, petite naïade, gracieuse fée de la mousse, personnage frais et simple.
Le prince quant à lui apparaît chevaleresque et romantique, comme tout prince charmant qui se respecte, mais se révèle aussi un peu obtus d‘esprit. En tant que souverain, il ne connait pas le marais et ses sujets et veut s’imposer de par sa fonction. Heureusement, la fée est là pour l‘aider.
Ces deux personnages partagent la même innocence. Pourtant, l’auteur comble notre espoir de les voir évoluer au cours de l’histoire.
Le prince amorce, en effet, un brusque changement dans sa vision des choses. Il comprend alors ce qui s’avère important ou non, entreprend des sacrifices, mais aussi une nouvelle quête.
La reine, toujours appelée ainsi, ce qui lui donne un petit côté impersonnel, se montre dès le début sous un jour maléfique: à la fois sensuelle, cruelle et insensible. On comprend vite l’opposition entre ce personnage et celui de la fée Odla: tout les destine à devenir ennemies.

Chacun de ses personnages investit à sa manière le marais, scène principale où se déroule l’histoire. Il s’agit d’un lieu qu’il faut apprendre à connaître: dangereux, prêt à vous happer pour le prince (terre et vase se confondent), mais d’une richesse inouïe quand on sait le regarder et comprendre sa faune et sa flore. Odla en connait chaque recoin et accorde de la valeur à toute vie quelle qu’elle soit. Elle reconnait ce qu’il y a de précieux en lui. C’est-ce qui sépare et différencie, au départ, la fée et le prince, obnubilé par les codes chevaleresques, trop aveuglé par son éducation: celui ci n’y voit tout d’abord que des terres incultes. C’est également un lieu d’harmonie pour les animaux et créatures surnaturelles, mais menacé par la reine et son château qui le dévore peu à peu.

Si la fin n’apporte pas de réelle surprise, elle reste toutefois bien menée et ne manque pas d’action. Elle garde également jusqu’au bout la touche personnelle de l’auteur. Pour venir à bout des épreuves qui l’attendent et sauver celle qu’il aime, le prince reçoit l’aide de mystérieux personnages: les hommes bruns, sorte de momies des marais, dont on apprécie l’apparition et l’intervention originale.

En conclusion, j’ai passé un très bon moment à la lecture de « La fée de la mousse », car l’auteur a réussi à mettre en place son propre univers, en s’appuyant sur les codes des contes de fées traditionnels. J’ai également beaucoup apprécié son style et la touche de merveilleux.
Je remercie "les éditions P'tit Golem" et "Au coeur de l'Imaginarium" pour cette charmante lecture.

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